Le temps s’est arrêté à Sils-Maria… A l’hôtel Waldhaus plus exactement. Ce nid d’aigle que l’on aperçoit dans la montagne semble une forteresse.
On me donne ma chambre. Somptueuse. Elle est restée en l’état, comme au siècle passé. L’immense salle de bains aussi. Un petit balcon donne sur le parc aux mélèzes centenaires.
Emotion soudain de retrouver ce passé que je croyais à jamais perdu. Je tente de m’emplir de chaque seconde du bonheur que me procure cet endroit magique et hors du temps. Ô que cette semaine dure une éternité !
Ne rien faire, méditer, jouir de cette sérénité.
Vue depuis le rocher de Nietzsche.
Je me suis promenée sur le promontoire où Nietzsche venait trouver son inspiration. Le lac offre à mes pensées l’immensité de ses eaux vertes. Silence. Tranquillité.
J’ai retrouvé le pavillon de chasse où Annemarie Schwarzenbach venait se reposer entre deux expéditions en Asie centrale.
La maison d’Annemarie Schwarzenbach
A l’Isola, petite avancée de terre sur le lac, j’ai rencontré un chevrier, Viktor, à la barbe blanche et au feutre vissé sur ses cheveux hirsutes. Chaque soir, aidé de son chien, il ramène ses chèvres pour la traite. Il fabrique du fromage. Il semble heureux.
D’autres encore se sont épris de Sils-Maria : Anne Franck, Thomas Mann, Marcel Proust, Hermann Hesse, Pierre Jean Jouve, Alberto Moravia… et de l’hôtel Waldhaus pour les plus fortunés.
La péninsule de l’Isola sur le lac de Sils-Maria
L’hôtel Waldhaus, c’est un voyage à lui seul…
Retour à l’hôtel pour le dîner. Immense salle art déco aux plafonds d’une hauteur vertigineuse. Les lustres se reflètent dans les baies vitrées. Derrière, le parc offre un décor de dentelle verte.
Tenues de soirée. Conversations feutrées. Transparence des cristaux. Un trio joue une sonate de chambre. Une quinzaine de garçons virevoltent entre les tables en un gracieux ballet, tels des papillons butinant de table en table, fleurs blanches immaculées.
Le lac de Sils-Maria
L’hôtel Waldhaus est une affaire de famille. » Mon arrière grand-père a fait construire l’hôtel en 1908, » m’explique Urs Kienberger, l’actuel propriétaire, un homme d’une courtoisie extrême.
Pour lui, cet hôtel est surtout une passion. Il veille à chaque détail et cela se voit. Il a un mot aimable pour chacun.
La perfection est poussée à l’extrême. Jusqu’à la literie. Jamais, depuis, je n’ai retrouvé de tels draps, de tels édredons…
Au petit matin
C’est encore étourdie par cette parenthèse magique que je suis retournée à la civilisation par le » Glacier-Express « . Davos, Lucerne, Grindelwald, Kandersteg… poursuivant mon voyage en Suisse. Mais rien ne vaut Sils-Maria… (et Grindelwald).
Un coin de ma chambre au Waldhaus
Plus de photos sur Sils-Maria : http://sylvielasserre.blogs.com/photos/engadine/index.html
Pour ne pas quitter la Suisse, je vous invite aussi à lire « ma » montagne magique : http://sylvielasserre.blogs.com/mon_weblog/page/2/
Et si vous voulez faire un séjour au Waldhaus : http://www.waldhaus-sils.ch/
Je n’ai pas plus de photos de l’hôtel : Eh oui ! C’est la première fois que cela m’arrive, mais impossible de remettre la main sur les photos 😦
PS : Non, vous ne vous êtes pas trompés de blog, vous êtes bien sur Les Routes d’Asie centrale. Mais la Suisse, et en particulier le canton des Grisons, est un endroit à part. Elle a vu naître de nombreux explorateurs partis en Asie centrale : Nicolas Bouvier, Annemarie Schwarzenbach, Ella Maillard… On l’apparente souvent au Kirghizistan d’ailleurs, autre petit pays de montagnes et qui a droit au titre de « Suisse d’Asie centrale ». Et puis… il y a vraiment quelque chose de magique dans les montagnes des Grisons…
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