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Vendredi 10 janvier 2014
Enfin des nouvelles de Gurbanguly Berdimuhamedow, Président du Turkménistan !
Gurbanguly Berdimuhamedow, successeur de Turmenbashi à la tête du Turkménistan : même poigne de fer.
On le savait as de la formule 1,
crooner et fan de Jenifer Lopez (qui, sous la pression internationale, avait dû annuler son concert au Turkménistan pour les fêtes d’anniversaire du cher président),
mais aussi jockey hors pair (enfin… jusqu’à sa chute) : http://www.youtube.com/watch?v=bQDVhRs_cXk
Le voici maintenant roi du mix ! Jugez-en par vous-mêmes :
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Amina Abdurahman, Sylvie Lasserre, Laetitia Merli, Corinne Picard seront heureuses de vous accueillir dimanche après-midi pour une exposition – ventre d’objets qu’elles ont glanés au cours de leurs voyages. Ce sera également l’occasion de nous retrouver pour de nouveaux échanges.
Un très grand merci à Saïdjon et Andréï, les patrons des restaurants ouzbeks Boukhara, qui nous prêtent gracieusement leur restaurant Le Boukhara Trévise pour l’occasion.
Lieu : Restaurant Boukhara Trévise, 37 rue de Trévise. 75009 Paris. Métro Cadet
Date : Dimanche 17 octobre 2010 entre 15 heures et 18 heures
En espérant avoir le plaisir de vous voir dimanche.
Achgabad, capitale du Turkménistan.
Trois pattes, c’est le surnom donné par les Achgabatis à l’Arche de la Neutralité, qui « culmine » à 75 mètres au centre de la capitale et sera démantelé au mois de mars.
A son sommet, la statue en or haute de 12 mètres de l’ex-dictateur Niyazov qui tourne en suivant la course du soleil de façon à toujours rester face à l’astre.
Sans doute fait-il un peu trop d’ombre à Berdymuhamedov, l’actuel président du Turkménistan – et digne successeur de Niyazov -, car celui-ci a décidé de le faire démanteler et réinstaller plus au sud, à l’écart de la ville.
Par la même occasion, les pieds seront allongés et la statue en or de feu Turkmenbashi supprimée.
Désormais c’est un monument de 95 mètres de haut qui veillera sur la ville.
Qu’y aura-t-il à son sommet ? Nous le découvrirons en 2011, lorsque les travaux seront terminés…
Coût de l’opération ? 200 millions de dollars. Soit, vingt fois plus que le coût de sa construction, selon Tadjigul Begmedova, présidente de la section turkmène de la Fondation Helsinki pour les Droits de l’Homme.
Malheureusement pour Bouygues, c’est la turque Polimeks, principale concurrente de Bouygues sur le marché juteux de la construction au Turkménistan, qui a remporté le contrat.
L’Arche de la Neutralité fut érigée en 1998 sous Niyazov comme symbole de la reconnaissance de la neutralité du pays par l’ONU en 1995.
Ils ont patienté sur place des heures durant. Piétinant par moins 20 degrés, le long de la route qui mène de l’aéroport à la ville de Dashoguz, au nord du Turkménistan. Une route longue d’une vingtaine de kilomètres, en plein désert, battue par les vents glacials.
Etudiants, fonctionnaires, écoliers, habitants de Dashoguz et des villages environnants… tous ont été réquisitionnés car les habitants seuls de Dashoguz n’y auraient pas suffi. 20 kilomètres ! Il faut les remplir…
En effet, ce 9 février 2010, le président du Turkménistan, Gurbanguly Berdymuhamedov, en route pour les Emirats Arabes Unis – après sa visite très discrète en France du 1er au 3 février -, avait prévu de faire une halte à Dashoguz pour l’inauguration d’une nouvelle usine de coton.
Chacun s’était vu assigner l’emplacement où il devait se trouver.
Mais ce matin là, le président décide de modifier son emploi du temps et organise une réunion à l’aéroport avant sa visite prévue à l’usine, retardant d’autant son passage par la route de Dashoguz, au grand dam des « acclameurs » réquisionnés et transis.
Alignés le long de la route depuis tôt le matin, plusieurs heures avant l’atterrissage de l’avion présidentiel, ils comptent les heures dans le vent glacial, tandis que se gèlent leurs extrémités.
Nombre d’entre eux ont été transportés à l’hôpital pour faire soigner leurs gelures. Sur leur état, pas de nouvelles.
Qu’importe ! Le journal officiel « Neitralny Turkmenistan » a pu écrire dans ses colonnes : » Tout le long du parcours entre l’aéroport et la nouvelle usine, une foule de villageois et d’habitants a salué avec un immense enthousiasme le cortège présidentiel. »
Copyright photo : Sylvie Lasserre
Frontière ouzbéko-turkmène. Un no man’s land de plusieurs kilomètres a été aménagé entre les deux Etats*. Des villages purement et simplement coupés en deux, les maisons à l’intérieur détruites, les habitants déplacés d’un côté ou de l’autre de la frontière, les familles séparées.
Un gros problème pour les mariages et les enterrements par exemple… Seul un visa de trois jours, au coût exhorbitant, est accordé aux familles d’Ouzbékistan désirant se rendre à une cérémonie au Turkménistan. Quant aux familles turkmènes, elles ne sortent pas du pays. De rares points de passage obligent à faire des détours de quelques centaines de kilomètres alors que les proches sont à moins de dix kilomètres à vol d’oiseau.
Sur cette photo, deux jeunes filles. Deux cousines. Elles ont vingt ans. La maison de l’une se trouve en Ouzbékistan, celle de sa cousine au Turkménistan. La maison détruite que l’on voit sur la photo ci-dessous, c’était celle d’Amangul, la cousine turkménistanaise. Sa famille a été déplacée plus loin à l’intérieur du Turkménistan. Depuis la construction des fils barbelés, elles ne se voient plus. Amangul a accouché quinze jours plus tôt. Zhanna, sa cousine d’Ouzbékistan n’avait encore jamais vu le bébé.
Ce jour-là, alors que je me trouve chez Zhanna en Ouzbékistan – sa maison est située à une vingtaine de mètres des barbelés -, Amangul vient présenter son bébé à sa cousine.
Pour cela, selon toute vraisemblance, elles se sont arrangées avec les soldats gardes-frontière. Comment ? Je l’ignore. Elles sont jeunes, eux aussi, j’imagine qu’ils se connaissent bien puisque la maison de Zhanna jouxte les barbelés. Je suppose qu’ils se sont montrés compatissants. J’imagine que peu à peu Zhanna, qui les voit faire leur ronde plusieurs fois par heure chaque jour, les a apprivoisés.
La visite est rapide. Zhanna surveille. Lorsqu’elle aperçoit enfin Amangul, elle court à sa rencontre. Je les vois parlementer quelques minutes avec les soldats – je reste en retrait car ils ont la gachette facile. Le bébé est chaudement emmitoufflé. Amangul ne prend même pas le temps d’entrer chez Zhanna. Elles échangent peu de mots. Elle présente le bébé à sa tante qui n’ose s’aventurer au-delà du pas de sa porte. Amangul surveille les soldats, se retourne sans cesse. Puis elle repart d’un pas pressé, serrant son petit et suivie de sa cousine qui la raccompagne jusqu’aux barbelés. Et la jeune disparaît d’un pas vif.
Nota bene : Amangul a prénommé son bébé » Saparmurad » (le prénom de feu le dictateur Niyazov). Je m’étonne. Elle m’explique : « Pour qu’il devienne comme le Président ! Le Président est bon : il nous donne le gaz et l’électricité gratuitement. Il a même son hélicoptère personnel ! »
* Rappel du contexte de l’époque (2006) : Des villages coupés en deux, des familles séparées, des imprudents tués par les garde-frontière turkmènes… Après la tentative d’attentat perpétré contre lui en novembre 2002, Niazov, le président d’alors, en profite pour durcir sa politique déjà très dictatoriale. Il fait clôturer le pays de barbelés et emprisonner les présumés coupables, des concurrents à écarter en réalité. A l’intérieur du pays, partout des barrages routiers, des policiers en faction tous les cent mètres dans les villes, des agents de la sûreté nationale. Accès réduit et surveillé à internet, téléphones sur écoute… Emprisonnement des opposants et des militants des droits de l’homme ainsi que de leurs familles. Médias totalement contrôlées, éducation réduite et orientée pour les plus jeunes…
Paris, 28 janvier 2010. Le plus grand secret entoure la visite officielle en France (1-3 février 2010) du Président du Turkménistan, Gurbanguly Berdymuhamedov, digne successeur de feu le dictateur Nyazov (qui se faisait appeler Turkmenbashi, le père des Turkmènes).
Pourtant c’est accompagné d’une délégation de 67 personnalités qu’il sera en France du 1er au 3 février.
Impossible pourtant à ce jour pour les diplomates français de connaître les détails de la visite. Extrapoler sur l’agenda relève du casse-tête. Idem pour l’heure de son arrivée lundi.
Ils craignent les « activistes » des droits de l’homme. On les comprend. Voir note « Turkménistan – Funeste anniversaire pour les journalistes croupissant dans les geôles turkmènes. »
Parmi ces 67 personnes, les Vice-présidents, les Ministres et les Vice-ministres du gouvernement. A en juger par la longue liste de « dignitaires », c’est tout le gouvernement qui se déplace.
Et c’est Bouygues, Total, Vinci, Thalès… qui se frottent les mains.
A noter parmi les membres de la délégation : Rachid Meredov, Vice-Président du Cabinet des Ministres du Turkménistan et Ministre des Affaires étrangères, Aleksandr Jadan, Chef du service administratif du Président du Turkménistan et Deryageldi Orazov, Vice-président du Cabinet des Ministres du Turkménistan. Ce triste trio accompagna Niazov durant tout son règne de dictateur et fut l’artisan du culte du Turkmenbashi.
Aujourd’hui, toujours selon le même scénario, ces hommes de l’ombre bâtissent le culte de Berdymuhamedov.
Quelques mots de Tajigul Begmedova, militante pour les droits de l’homme et Présidente de la Turkmenistan Helsinki Foundation for Human Rights.
» Jusqu’à aujourd’hui, la responsabilité de la situation au Turkménistan revient à Niyazov et maintenant à Berdymuhamedov. Mais dans la pratique, ces trois personnages – Meredov, Jadan et Orazov – et toute la délégation ont aussi leurs responsabilités et un jour viendra où ils devront répondre de leurs crimes.
Comment auront-ils à répondre ? Nous ne le savons mais mais cela arrivera.
Nous leur demandons de s’arrêter un peu et de réfléchir à la situation réelle des Turkmènes. Celle des citoyens, pas celle des membres du gouvernement et de l’entourage du Président.
Il est temps d’agir, et de faire de cette visite commerciale l’occasion, non pas de « fournir du pain aux Turkmènes, mais de leur fournir des pioches ».
Que cette délégation, qui a la responsabilité du peuple turkmène, ne se contente pas de satisfaire les appétits de Bouygues, Vinci, Total, Thalès… qui ferment les yeux sur les pots de vins… au détriment du peuple turkmène.
J’appelle Bouygues à aider par exemple des étudiants turkmènes à se former en Europe à la justice, aux droits de l’homme, des milliers d’étudiants turkmènes, afin qu’à leur retour au Turkménistan ils partent sur de nouvelles bases et empêchent les compagnies étrangères d’agir de manière illégale chez nous avec l’aide du gouvernement.
Cette initiative serait plus importante et bénéfique pour l’image de Bouygue qu’elle ne l’est aujourd’hui. A l’avenir leur image en sortirait grandie. »
Quant à l’Elysée, lui aussi est peu locace sur la visite officielle : rien à l’agenda non plus. Les sales affaires se traitent en douce.
Sylvie Lasserre et Tajigul Begmedova
Vendredi 29 janvier 2010 : Ah ! voilà ! Une lectrice m’informe que l’agenda de février de l’Elysée vient d’être publié. Voici donc la seule information concernant la visite du Président du Turkménistan :
Lundi 1er février 2010 :
13h00 |
Déjeuner de travail de M, le Président de la République avec M. Gourbangouly BERDYMOUHAMEDOV, Président du Turkménistan, au Palais de l’Elysée |
Frontière Ouzbékistan – Turkménistan, 2005. Partis à deux, j’ai bien failli rentrer seule de ce reportage.
Nous nous promenons le long de l’Amou-Darya, côté Ouzbékistan. De l’autre côté du fleuve, des barbelés. Au-delà, un no-mans land de cinq kilomètres de large, des miradors, des patrouilles de soldats puis le Turkménistan.
Soudain, une trouée dans les barbelés. La raison ? C’est à cause d’un cimetière, coupé en deux par la frontière.
Imprudent, le photographe qui m’accompagne s’aventure. Il passe, sans la voir, la frontière. Au loin, trois soldats approchent.
Je crie : Bruno ! Bruno ! Trop tard. Déjà les soldats le hèlent. Bruno, qui ne semble pas réaliser la gravité de la situation, s’approche d’eux d’un air jovial. Je crois même qu’il leur tend la main !
Et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, d’un croc en jambe ils jettent Bruno à terre et lui ligotent les mains dans le dos. Puis ils arment leurs kalachnikovs et le mettent en joue. Sans sommation.
C’est terrifiant. La veille, on nous a raconté que plusieurs Ouzbeks imprudents ont été tués ces trois dernières années en tentant de passer… Pour moi, c’est déjà fini. Je n’attends plus que le coup de feu.
Mais c’est sans compter sur le courage de notre ami ouzbek, Nodir. S’approchant, il leur crie de loin : Tourist ! Tourist ! puis les rejoint. Nodir parlemente dix bonnes minutes.
Finalement, les soldats détachent Bruno qui se relève, et mes deux amis me rejoignent tandis que s’éloigne la patrouille. C’est à ce moment là que je prends la photo.