samedi 16 mars 2019
On trouve les pierres à pluie dans de nombreuses contrées. En voici encore une attestation, qui décrit aussi la façon dont elles sont utilisées à Yarkand, au sud de l’actuel Xinjiang en Chine (pays des Ouïghours). Extrait du journal de voyage de Mir I’zzet-Ullah, Voyage dans l’Asie centrale, 1812, paru dans Magazin asiatique, ou Revue géographique et historique de l’Asie centrale et septentrionale, tome second, p. 33, publiée par Julius Klaproth, juillet 1826 :
» Une des curiosités du pays est la pierre nommée yedeh, qui se tire de la tête d’une vache ou d’un cheval, et par la vertu de laquelle on peut produire la neige ou la pluie. Je n’ai pas eu l’occasion d’observer le fait ; mais la vérité m’en a été attestée par plusieurs personnes ; celles qui font usage de la pierre sont en grand nombre ; on les appelle yededji ; il faut enduire la pierre du sang d’un animal, puis on la jette dans l’eau ; en même tems on lit une formule de charme : aussitôt un grand vent s’élève, et ensuite la pluie et la neige tombent. Les vertus de cette pierre sont restreintes aux pays froids ; il serait, par conséquent, inutile de la transporter dans les cantons sablonneux de l’Hindoustân. »

Nous trouvons encore trace de cette pierre, appelée yedeh tash « pierre yedeh », à Gummi, une ville située entre Yarkand et Khoten, dont le chef, Kurban Beg, était en possession de cette pierre qui avait la faculté de faire tomber la pluie dès qu’on la plonge dans de l’eau douce, nous dit-on (Memoir on Chinese Tartary and Khoten, W. H. Wathen, The Journal of the Asiatic Society of Bengal, Volume IV, p. 657, 1835).