Et nous retrouvons les pierres à pluie chez les Romains

Faisant suite à mon post Pierres à pluie de Yarkand, je viens de découvrir l’utilisation de pierres à pluie dans la Rome antique :

« La pierre manale était une pierre pour laquelle le peuple romain avait une grande confiance, et qu’on roulait dans les rues de Rome, dans un temps de sécheresse, pour avoir de la pluie. Elle était placée près du temple de Mars. On lui donna peut-être ce nom, parce que manalis fons signifiait une fontaine, dont l’eau coule toujours. » Extrait de l’Encyclopédie méthodique, tome troisième.

 

 

 

Faire venir la pluie, par les prières aussi

Samedi 30 mars 2019

Faire venir la pluie n’appartient pas qu’aux peuples premiers. Ainsi nous avons vu que faire venir la pluie avec des pierres à pluie est propre au peuple turc (voir post précédent : Pierres à pluie de Yarkand) ; en Australie, les aborigènes appellent cet élément naturel au moyen de prières et de dessins imprimés sur le sable (on peut voir une telle scène dans le documentaire « Le jour où l’homme blanc est venu »). Ailleurs, les chrétiens la convoquent à l’aide de prières, comme par exemple aux Philippines en mars 2019, lorsque l’archevêque de Manille appela les fidèles à prier alors que Manille et ses environs sont privés d’eau lors d’une sécheresse inédite :

Ou encore en France dans les Hautes-Alpes : en décembre 2017, alors qu’il n’avait pas plu depuis six mois, l’évêque de Gap et d’Embrun décida de réagir et d’inviter les chrétiens de son département à trois jours de prières :

Lire aussi : Une prière pour la pluie pour conjurer la sécheresse

 

Pierres à pluie de Yarkand

samedi 16 mars 2019

On trouve les pierres à pluie dans de nombreuses contrées. En voici encore une attestation, qui décrit aussi la façon dont elles sont utilisées à Yarkand, au sud de l’actuel Xinjiang en Chine (pays des Ouïghours). Extrait du journal de voyage de Mir I’zzet-Ullah, Voyage dans l’Asie centrale, 1812, paru dans Magazin asiatique, ou Revue géographique et historique de l’Asie centrale et septentrionale, tome second, p. 33, publiée par Julius Klaproth, juillet 1826 :

 » Une des curiosités du pays est la pierre nommée yedeh, qui se tire de la tête d’une vache ou d’un cheval, et par la vertu de laquelle on peut produire la neige ou la pluie. Je n’ai pas eu l’occasion d’observer le fait ; mais la vérité m’en a été attestée par plusieurs personnes ; celles qui font usage de la pierre sont en grand nombre ; on les appelle yededji ; il faut enduire la pierre du sang d’un animal, puis on la jette dans l’eau ; en même tems on lit une formule de charme : aussitôt un grand vent s’élève, et ensuite la pluie et la neige tombent. Les vertus de cette pierre sont restreintes aux pays froids ; il serait, par conséquent, inutile de la transporter dans les cantons sablonneux de l’Hindoustân. »

Nous trouvons encore trace de cette pierre, appelée yedeh tash « pierre yedeh », à Gummi, une ville située entre Yarkand et Khoten, dont le chef, Kurban Beg, était en possession de cette pierre qui avait la faculté de faire tomber la pluie dès qu’on la plonge dans de l’eau douce, nous dit-on (Memoir on Chinese Tartary and Khoten, W. H. Wathen, The Journal of the Asiatic Society of Bengal, Volume IV, p. 657, 1835).