La Chine inspirée par les pratiques nazies pour exterminer les Ouïghours.

Selon le média en ligne The Atlantic, Xi Jinping et son gouvernement s’inspirent fortement de l’idéologie nazie : ils se sont entichés du théoricien politique et juriste, membre éminent du parti nazi, Carl Schmitt (source :The Nazi Inspiring China’s Communists), dont les principaux travaux ont été traduits en chinois par Liu Xiaofeng, un universitaire très suivi en Chine. Les travaux de Carl Schmitt arrangent bien Pékin car il donnent une justification à ses crimes : protéger la sécurité nationale (sic !).

Même s’il n’est pas comparable avec la Shoah, le génocide qu’est en train de subir le peuple ouïghour présente de nombreuses analogies. Dans les 381 camps d’internement construits récemment et disséminés au Xinjiang, les Ouïghours subissent : convoyages vers des usines, travail forcé, expériences médicales, tortures, exécutions sommaires (selon des informations obtenues par Erkin Sidiq, un Ouïghour exilé aux Etats-Unis), stérilisation forcée des femmes, traitements psychologiques inhumains au point de rendre fou, maltraitances physiques qui conduisent à la mort, etc. Un tiers à deux tiers de la population ouïghoure est en train de subir ce crime contre l’humanité. Autre analogie avec le régime nazi : la tentative de dissimulation au monde des crimes.

Dans la plupart des camps, les femmes sont rasées. Il y a quelques mois, les douanes américaines saisirent deux cargaisons de postiches faits de cheveux humains à 100 % en provenance du Xinjiang, suspectant l’utilisation du travail forcé. Aujourd’hui, un média en ligne néerlandais, Investico, dénonce le fait que les cheveux humains vendus aux Pays-Bas servant à des extensions proviennent du Xinjiang et du travail forcé (Haar van Oeigoeren mogelijk in nederlandse haarproducten).

Non seulement ce sont les cheveux des femmes ouïghoures qui sont utilisés, mais en plus les mèches sont fabriquées grâce au travail forcé des Ouïghours, tout ceci se passant dans les camps.

Cela rappelle de très sombres heures de l’histoire. Les gouvernements ne peuvent plus ignorer qu’un crime contre l’humanité, à très grande échelle, est en train de se dérouler. La population ouïghoure est aujourd’hui proche de l’éradication totale. Un jour peut-être viendra où tous les collaborateurs, chinois et du monde entier, de ce régime criminel seront jugés. Des actions dans le monde se préparent en ce sens.

Ouïghours libérés des camps

Mais que leur ont-ils fait pour qu’ils ressemblent à des morts vivants après leur libération? Combien de temps encore le monde va-t-il tolérer ces crimes sur ce peuple innocent que veut éradiquer la Chine ?

Les Ouïghours, héroïques, poursuivent leurs campagnes de dénonciation silencieuse. Que peuvent-ils faire d’autre ? Après la campagne : « Où est mon frère ? », « Où est ma soeur ? »…, voici celle de proches libérés de camps.

Elle est extrêmement choquante. Au risque de leur vie, ils postent les vidéos de leur père, mère, soeur, fils, fille… libérés de camps dans un état de santé détériorée au point qu’il faut des images pour que le monde puisse le croire.

Cette campagne doit faire réagir de façon intransigeante le reste du monde contre ces crimes perpétrés sous nos yeux et toujours impunis. Ce n’est plus tolérable. Je vous laisse juge.

Voyage au pays des Ouïghours. Revue de presse

Revue de presse :

Citations :

« Voyage au pays des Ouïghours » : les avis des lecteurs

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  • Un livre passionnant sur un peuple et un sujet tristement méconnus et au destin tragique.

Sylvie Lasserre nous mène par la main vers un peuple et sur une terre qu’elle est une des rares personnes à mettre en lumière, et de façon si brillante. Chaque mot est une boussole, dans ce texte palpitant et écrit comme un prolongement de l’action infatigable de l’auteure. Chaque chapitre nous ouvre une porte, autant vers une culture qu’on aimerait pouvoir découvrir plus, que vers le terrible et sombre destin de ce peuple Ouïghour d’Asie Centrale que le gouvernement chinois a décidé de « faire rentrer dans le rang » à tout prix. Ce livre est indispensable à lire pour ouvrir les yeux sur un monde écrasé par la pensée unique. Merci pour ce texte qui m’a touché au cœur.

  • Découvrir un peuple peu connu

Magnifique, à lire !

  • Connaître la situation des Ouïghours

J’ai enfin trouvé ce livre , tout d’abord je remercie Sylvie Lasserre et son travail réel, elle a raconté la vraie histoire des Ouïghours qui sont délaissés et oubliés…
Ils sont en train de subir un génocide par le parti chinois au 21e siècle alors qu’on parle des droits de l’homme dans le monde entier…

  • Super livre

Il y a très peu de livres qui parlent sur la situation du peuple ouïghour.

  • Quel livre merveilleux

Je viens de terminer „Voyage au pays des Ouïghours“ de Sylvie Lasserre dans le train qui me mène vers Berlin… Quel livre merveilleux dans l’horreur indicible de ce que le gouvernement Chinois inflige au peuple ouïghour. Les témoignages de ce qu’on subit les Juifs sous le 3e Reich sont éprouvants à lire, pour moi en tout cas, mais quelque part supportables parce que passés, c’est de l’histoire.

Mais « voyage au pays des Ouïghours » est insupportable, même si j’ai tout lu, chaque mots jusqu’au bout, jusqu’à la lie, parce que ça se passe encore toujours aujourd’hui… Je supporte difficilement les vidéos montrant la façon dont la police française s’occupe des gilets jaunes ou des médecins et infirmières qui descendent dans la rue juste avant la pandémie de Covid19 pour réclamer plus de moyens et qui se font matraquer, gazer, et pire encore. Mais c’est un traitement très respectueux et amical face à ce que font les policiers chinois aux Ouïghours…

Heureusement que je vais passer la nuit dans des trains, avec des correspondances qui me tiendront éveillé. Lire ce livre passe encore, mais quand j’essaye, quelques secondes durant, d’imaginer l’enfer que vivent ces gens, ça me rend malade au sens propre du terme. Il n’y a pas de mots pour qualifier ça. Merci pour ce témoignage.

  • Mon best-seller de l’été
Un livre à mettre entre toutes les mains !
L’excellent focus que nous donne Sylvie Lasserre au travers de cet ouvrage, sa sensibilité pour le peuple Ouighours et sa destinée qu’elle nous fait partager, sont autant d’arguments qui qualifie ce livre selon moi, comme le best seller de l’été.
  • Magnifique récit

Merci pour ce magnifique récit. Du fond du cœur.

  • Un livre magnifique
  • L’émotion d’un voyage, la souffrance d’un peuple
  • Ouvrage majeur
  • Un voyage témoignage

Sylvie Lasserre est spécialiste de l’Asie centrale, une région pas nécessairement connue par la majorité des Français (dont moi). Dans Voyage au pays des Ouïghours, elle raconte son séjour au Xinjiang (le nom donné par les Chinois à cette province située à l’ouest du pays) en 2007. Elle nous livre les principales étapes de son voyage, accompagnées de ses observations et de ses sentiments. Par moments, on a presque l’impression d’être dans sa tête et de ressentir ses sentiments. Il faut voir par exemple comme elle prend rapidement en grippe une traductrice : dès les premiers mots, on sent l’antipathie, qui ne va cesser de grandir au cours des pages. Elle nous transmet sa gêne ou sa crainte dans certaines situations, de façon presque naïve, mais très efficace.

Et, autour de ce voyage, elle nous parle de la situation des Ouïghours dans leur propre pays (même si ce n’en est pas un). Les évènements qu’elle narre vont de 2006 à 2020 dans cette deuxième version de l’ouvrage (une première version était parue en 2010). Selon l’autrice, les Chinois (les Han), veulent faire disparaître purement et simplement les Ouïghours en les mélangeant aux Hans, voire en les remplaçant par eux. Ces derniers représentaient une infime partie de la population du Xinjiang voilà quelques années. Aujourd’hui, ils sont près de 50 %. Et ils sont, évidemment, favorisés par le régime pour les emplois et autres contingences matérielles. De plus, ce même régime détruit les vieilles villes à la vitesse de l’éclair pour les remplacer par des infrastructures modernes, mais aseptisées, loin de tout héritage culturel ouïghour. Comme s’il voulait faire disparaître toute trace. Et, comme toujours avec la Chine, le silence le plus épais règne sur ces actes. Et, surtout, sur la répression terrible exercée sur toute forme de protestation : arrestations par dizaines, voire centaines. Et torture. Sans parler de la confiscation des passeports.

On ne sort donc pas indemne de la lecture de ce journal de voyage. Les faits exposés par l’autrice sont proprement horribles et, même si tout n’est pas vérifié, loin de là, tant le régime chinois est puissant en matière de rétention d’informations, le bilan est terrifiant.

Une vérité bien cachée

La forme de l’ouvrage est avant tout touchante : on se sent que Sylvie Lasserre se donne cœur et âme et elle ne cache pas ses sentiments. On voit combien elle est émue et ravagée par l’horreur de ce qu’elle voit. Mais aussi consciente du devoir qu’elle s’est donnée : observer, obtenir des informations et témoigner. En parler à l’extérieur du pays, faire connaître la situation désastreuse dans laquelle se trouve un peuple, pourtant riche d’une histoire ancienne (l’autrice nous brosse un rapide tableau de cette civilisation et de ses développements à travers les siècles). D’ailleurs, elle ne cache pas ses amitiés, ni son engagement. Il suffit d’aller sur son blog (https://surlesroutesdasiecentrale.wordpress.com) pour s’en apercevoir. Et elle l’annonce clairement dans le livre. On peut mettre en doute certains chiffres, mais l’autrice se montre prudente car, comme elle le dit, « comment se fier à des chiffres émis par les autorités chinoises, quand on sait de quelle façon Pékin manipule les médias et censure les canaux de communication qu’elle ne contrôle pas ? » Et ce sont les seuls chiffres que l’on peut avoir. Quelques agences des droits de l’homme tentent des approximations par des témoignages (rares, car parler est souvent synonyme de prison, de torture et de menace sur la famille entière). Donc, en tant que lecteur, difficile de se faire une véritable idée de ce qu’il en est exactement. Mais le témoignage de Sylvie Lasserre est fort. Et comme elle dit clairement dans quel sens vont ses préférences, on n’est pas pris en traître.

Lire Voyage au pays des Ouïghours est plus qu’utile : il faut prendre connaissance de ce qui se trame dans l’extrémité ouest de la Chine. Comme au Tibet, les dirigeants de ce vaste pays veulent imposer des règles parfois bien trop strictes. Et ils semblent vouloir écraser les particularités culturelles d’un peuple, impuissant car enfermé dans des frontières hermétiques et dans un silence bien trop fort. (https://www.babelio.com/auteur/Sylvie-Lasserre/530292/critiques?fbclid=IwAR0iLAPJxS59to9P67SPreq1mKKCX6WH8IOPqBaCfPGs4RPNaVDNTqXPs1g)

Ouïgours, Bibliogaphie 2020

« Je n’avais jamais pu imaginer que la situation du peuple Ouïghours se dégraderait autant en une dizaine d’années, comme en témoignent le livre et le reportage présentés ci-dessous. » http://www.gregorycassan.fr/414036366/6931397/posting/ou%C3%AFgours-bibliogaphie-2020

Voyage au pays des Ouïghours, Quatrième de couverture

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Minorité turcophone et musulmane vivant dans l’Ouest de la Chine, les Ouïghours subissent depuis des années une répression d’une violence inouïe de la part du gouvernement chinois, qui prétend lutter contre le terrorisme. Aujourd’hui, plus de trois millions d’entre eux sont détenus dans des camps, endurant tortures et travail forcé. Voyage au pays des Ouïghours retrace la situation au Xinjiang de 1997 à nos jours, en s’attardant sur la culture et l’histoire de ce peuple. Il analyse l’escalade inéluctable des violences vers un véritable enfer orwellien, et met en lumière les méthodes de la Chine pour museler ce peuple : assimilation forcée, patrimoine détruit, discrimination devant l’emploi, interdiction de pratiquer sa religion, confiscation des passeports…

Première en France à avoir dénoncé la situation dès 2007, l’auteure a rédigé son livre suite à une enquête clandestine au Turkestan oriental. Cette nouvelle édition actualisée et illustrée de photographies s’accompagne de témoignages récents, qui nous révèlent l’enfer des camps chinois.

Biographie de l’auteur

Sylvie Lasserre est journaliste indépendante et photographe, spécialiste de l’Asie centrale et du monde turcophone. Docteur en physique et diplômée de l’EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes) en anthropologie sociale, elle a réalisé de nombreux reportages au Kazakhstan, au Kirghizistan, au Turkménistan, au Tadjikistan, en Ouzbékistan, en Iran, au Pakistan et bien sûr au Xinjiang. Ancienne collaboratrice du Monde, Elle, Courrier international, Libération, The Guardian, Die Welt, La Stampa, et bien d’autres, elle est aussi présidente et fondatrice de La Maison d’Asie centrale, une association diffusant la culture centrasiatique en France, et tient le blog « Sur les routes d’Asie centrale ».

« Voyage au pays des Ouïghours », un livre à l’histoire particulière

Une première version de Voyage au pays des Ouïghours – Turkestan chinois, début du XXI siècle est parue en juin 2010 aux Editions Cartouche. Rapidement épuisé, le livre n’a pu être réimprimé, les Editions Cartouche ayant malheureusement cessé leur activité deux ans après la parution.

Aujourd’hui, ce livre, qui est illustré de croquis du célèbre artiste ouzbek Alisher Alikulov, est en passe de devenir un collector. Je l’ai vu proposé à 147 euros sur un site internet alors que son prix est de 12 euros !

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Fin 2019, je fus contactée par la maison d’Édition Hesse qui me proposa d’en refaire une publication. Compte tenu de l’apparition des camps d’internement et de la dégradation de la situation des Ouïghours, j’acceptai aussitôt et nous décidâmes d’un commun accord avec l’éditeur d’en proposer une version mise à jour et augmentée, afin de prendre en compte les derniers développements et en particulier la réalité des camps et la surveillance orwellienne dont ce peuple est devenu l’objet. L’ouvrage est illustré de nombreuses de mes photos.

Le livre, qui devait paraître le 8 avril 2020, n’est finalement sorti qu’à la fin du mois de mai 2020 à cause de la crise sanitaire. Il est paru sous le titre  : Voyage au pays des Ouïghours – De la persécution invisible à l’enfer orwellien.

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Cette seconde édition est dédiée à tous les Ouïghours enfermés dans les camps chinois.

Je vous souhaite une bonne lecture.

 

An Uyghur doctor honoris causa of a French University condemned to death in China

Monday, October 15th 2018

The news, chilling, just came: A doctor honoris causa of the French Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) has been sentenced to death. He will be executed in two years. This is happening in China, and the researcher in question, Tashpolat Tiyip, is a renowned geographer. His only crime? To be Uyghur. He received the honorary title on November 14, 2008 at the Sorbonne, Paris, to salute his work on the environment in arid zones by satellite remote sensing. His friends and colleagues in Europe are appalled. His crime? He is suspected of being « double-faced », that is to say that Beijing accuses him of nourishing a secret attachment to his culture, this being unjustified since he was a member of the Chinese Communist Party and President of the University of Xinjiang since 2010 (after serving as Vice President from 1996 to 2010).

Tashpolat Teyip, doctor honoris causa of the Ecole Pratique des Hautes Etudes and President of the Xinjiang University, disappeared while going to a conference in Germany. Two years later, the news came that he was sentenced to death for having politically incorrect thoughts. Crédit EPHE

According to EPHE President Hubert Bost, Tashpolat Tiyip’s French colleagues saw him for the last time in February 2016. They remember him as a very funny, likeable person, fond of music and singing.

Sources disclosed that his duties as President of Xinjiang University were withdrawn in March 2017. Two months later, while on his way to a conference in Germany, he was arrested at Beijing Airport. His relatives, without news, are very worried. Nobody knows where he is. On the internet, the results of research about him only mention his scientific publications. « They have erased everything from the internet, » says a Uyghur who wants to remain anonymous. Moreover, the Uyghurs of the diaspora avoid doing such research on the web, they know that it can cost the prison or the rehabilitation camp to their relatives left in Xinjiang.

Tashpolat is not the only intellectual to have disappeared without a trace until the sentence is learned: Halmurat Ghopur, President of the University of Medicine of Xinjiang was arrested on April 7, 2017. He, too, has just been sentenced to death. Arslan Abdullah, director of the Institute of Human Sciences, arrested. Azat Sultan, director of the Association for Art and Literature of Xinjiang and Vice President of Xinjiang University, very knowledgeable of Uyghur literature, also arrested in July 2017, as well as Abdukerim Rahman, Rahile Dawut and Gheyretjan Osman, professors of literature, anthropology and history – reportedly arrested in January 2018. Same fate for the writer Yalqun Rozi, who disappeared more than a year ago before one learns his life sentence. Regarding Satar Sawut, the former director of Education, there are rumors about his death in custody. The list of arrested intellectuals continues to grow. Reportedly, according to Radio Free Asia, fifty-six lecturers and researchers have disappeared and are thought to have been sent to camps.

The actors and the journalists are also victims of the same move. According to Radio Free Asia English, Qeyser Qeyum, editor-in-chief of a literary magazine, committed suicide at the end of September 2018 by jumping from the 8th floor because he learned that he will be arrested. Before him, the editor of the Xinjiang Daily and three other directors had been arrested in mid-2017.

Since the end of 2016, Beijing has begun to imprison or to re-educate Uyghurs accused of having politically incorrect thoughts. It seems that the government of Xi Jinping has decided to get rid of the Uyghur elites. A foretaste of it was the arrest in January 2014 of Ilham Tohti, professor of economics, arrest that caused a big stir as well as his life sentence in 2018. « They want us to disappear, » says, bitter, a Uyghur settled in Europe.

Since the appointment of Chen Quanguo as head of the Xinjiang Communist Party in 2016, Uighurs’ ordeal has reached unprecedented proportions: setting up of controls using monitoring devices unique in the world: all three hundred meters surveillance towers with soldiers – there are 1400 wujingzhan only in Urumqi -, facial recognition devices everywhere, control of the phones, incessant identity checks, even at the entrance of supermarkets, cameras, affixing on each house a QR code containing all the information related to the family – the knives of the house are also equipped with these QR codes -, bursts in houses at any time, etc. and then, about two years ago, launching of a massive re-education campaign targeting the Uyghur people to bring them to the main stream: « Almost all Uyghurs from abroad who return to China for the holidays are arrested in Beijing and sent to re-education camps,” disclosed us the source. Since then, they are scared to return to China to see their family. Alas, the government has asked them to send their papers, their employment contracts or student cards, their photographs, etc. otherwise their relatives in China would be arrested. « We are living the darkest, saddest period of our history, » said a Uyghur who agreed on the condition of anonymity. We are nothing else than laboratory mice for the Chinese government.” According to Radio Free Asia English, Xinjiang reportedly recruited in 2016 more than 30,000 new police officers, 89 % being dedicated to the surveillance towers.

The attacks on the freedoms of the Uyghurs are not new. Already in 2007, Rebiya Kadeer, was mentioning a cultural genocide to denounce the exactions of Beijing against her people and claimed: « We live in a huge concentration camp in the open air! » in an interview she gave us in Geneva. But today, the liberticidal system has reached such an extreme that, for the first time, the media publish widely about the alarming situation in Xinjiang. HRW estimates that more than one million Uighurs are interned in camps, this is just over ten per cent of the Uyghur population. The Uyghurs themselves mention the figure of two million, sometimes even three. A village in the Hotan region, Yengisheher, has seen its population decreasing by 40%: according to Radio Free Asia, almost all the adult males of the 1,700 households have been interned.

Little is known about what is going on in the reeducation camps. The NGO Human Rights Watch (HRW) published a report in September 2018, “Eradicating Ideological Viruses – China’s Campaign of Repression Against Xinjiang’s Muslims” with first-hands accounts from five people who have been held in detention centers and in reeducation camps. According to the report, prisoners held in the detention centers are interrogated for days, chained on a chair, badly beaten, or hung from the ceiling in order to make them admit anything. Cells are overcrowded with 24 to 35 people in a 12-square-meter room.

In the reeducation camps, the captives are not allowed to speak in their mother tong but in Mandarin Chinese and undergo a military discipline: flag-raising ceremony every morning and singing songs praising Xi Jinping and the Chinese Communist Party. Before meals they must also praise the president and the Party. “They are given a small bread and a bowl of rice to eat, but if you do not speak good Chinese, they do not give you anything. » Prisoners are told they wouldn’t be released until they can speak Mandarin. Even the illiterate and old ones.

According to the same report, the crime of those held in political education camps is to have relationship with people in a list of 26 foreign countries, or to have practiced Islam. The fact of keeping WhatsApp or a VPN on your phone is also a reason to be politically educated.

Mistreatment is not spared to the detainees: There are reports about guards using high-voltage gloves to hit them. All women had their hair cut off. One who had not been obedient enough was put inside a metal outfit. Another one told HRW he was put inside a kind of well where he could not move and where they poured water until he vanished. Punishment for not being capable of learning patriotic songs quickly enough is deprivation of food for one week. Life in camp is unbearable to the point that many try to commit suicide. Moreover, four deaths have been reported in the political camps due to torture and denial of ill treatment, according to the HRW’s report which states that there are probably more cases.

Cut off from their family, the Uyghurs abroad live in anguish of what happens or can happen to their loved ones: « We cannot call each other. Neither mail nor message nor anything. My father called me from China a year and a half ago to tell me not to call or write to him. That would have put him in danger. I have no news, » said the student. Others are not suspicious enough and go back to spend a few weeks in Xinjiang, like this mother of two, who left late 2016 to China for a couple of days. Her daughters have never seen her again. So many families are broken. This does not only affects Uyghurs of Europe. About three hundreds Pakistani husbands are separated from their Uyghur wives and kids for the same reasons, amongst which 38 headed to Beijing to lobby their embassy (Reuters).

Now that the mass internment of Uyghurs in camps could not be hidden anymore and came to surface, China first denied their existence. But faced with the evidences and the accumulation of testimonies, Beijing recently admitted the facts and is now trying to give a legal frame to the political education camps, calling them “vocational training centers” and claiming they are aiming at offering employment opportunities.

Since October 1st, the Chinese National Day, Beijing is suspected to move prisoners to Inner China and rumors are circulating about the construction of underground camps that would be invisible from satellites.

To read the full text in PDF :  Uyghur elites eradicated

Tashpolat Tiyip receiving the honorific title of doctor honoris causa in Sorbonne, Paris, November 2008. Crédit EPHE

Un docteur honoris causa de l’EPHE, ouïghour, condamné à mort en Chine.

Lundi 15 octobre 2018

Tashpolat Teyip, docteur honoris causa de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et président de l’Université du Xinjiang, a disparu à l’aéroport de Pékin alors qu’il se rendait à une conférence en Allemagne. Deux ans plus tard, tombe la nouvelle de sa condamnation à mort car il est accusé de nourrir des pensées politiquement incorrectes. Crédit EPHE

L’élite ouïghoure décapitée

Un docteur honoris causa de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) condamné à mort en Chine.

Sylvie Lasserre

La nouvelle, glaçante, vient de tomber sur Radio Free Asia ouïghoure : Un docteur honoris causa de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris (EPHE) vient d’être condamné à la peine capitale. Tashpolat Tiyip doit être exécuté dans deux ans, en Chine. Géographe de renom, il reçut le titre honorifique en novembre 2008 à la Sorbonne pour saluer ses travaux sur l’environnement dans les zones arides par télédétection satellitaire. Ses amis et collègues européens sont atterrés. Son crime ? Ouïghour, il est soupçonné d’être « double-face », c’est-à-dire que Pékin lui reproche de nourrir un attachement secret pour sa culture. Or Tashpolat Tiyip était membre du Parti Communiste chinois et président de l’Université du Xinjiang depuis 2010 (après en avoir été le vice-président de 1996 à 2010).

Selon le président de l’EPHE, Hubert Bost, les collègues français de Tashpolat Tiyip l’ont vu pour la dernière fois en février 2016. Ils se rappellent de lui comme d’une personne très drôle, sympathique, féru de musique et de chant, très aimé et respecté.

D’après nos sources, ses fonctions de président de l’Université du Xinjiang lui avaient été retirées en mars 2017. Deux mois plus tard, alors qu’il se rend à un colloque en Allemagne, il est arrêté à l’aéroport de Pékin. Personne ne sait où il se trouve. Sur internet, les résultats des recherches le concernant ne mentionnent que ses publications scientifiques. « Ils ont tout effacé d’internet, » remarque un Ouïghour qui souhaite rester anonyme. D’ailleurs, les Ouïghours de la diaspora évitent de faire de telles recherches sur la toile, ils savent que cela peut coûter la prison ou le camp de rééducation à leurs proches restés au Xinjiang.

Tashpolat n’est pas le seul intellectuel à avoir disparu sans laisser de trace jusqu’à ce qu’émerge la nouvelle d’une condamnation : Halmurat Ghopur, président de l’Université de Médecine du Xinjiang a été arrêté le 7 avril 2017. Lui aussi vient d’être condamné à la peine capitale. Arslan Abdullah, directeur de l’Institut des Sciences humaines, arrêté. Azat Sultan, directeur de l’Association pour l’Art et la Littérature du Xinjiang et vice-président de l’Université du Xinjiang, très grand connaisseur de la littérature ouïghoure, arrêté lui aussi en juillet 2017, ainsi qu’Abdukerim Rahman, Rahile Dawut et Gheyretjan Osman, professeurs de littérature, anthropologie et histoire – ils auraient été arrêtés en janvier 2018. Même sort pour l’écrivain Yalqun Rozi, disparu il y a plus d’un an avant que l’on apprenne sa condamnation à perpétuité. Quant à Satar Sawut, l’ex-directeur de l’Education, des rumeurs circulent sur sa mort en détention. La liste des intellectuels arrêtés ne cesse de s’allonger et selon Radio Free Asia, ce sont cinquante-six professeurs et chercheurs qui auraient ainsi disparu et seraient internés.

Les acteurs et les journalistes sont également victimes de cette campagne. Qeyser Qeyum, rédacteur en chef d’une revue littéraire, s’est suicidé fin septembre 2018 en sautant du 8e étage car il venait d’apprendre qu’il allait être arrêté. Avant lui, le rédacteur en chef du Xinjiang Daily et trois autres directeurs avaient été arrêtés mi-2017.

Depuis fin 2016, Pékin a donc commencé à interner les Ouïghours soupçonnés de nourrir des pensées politiquement incorrectes. Avec ces arrestations massives, il semble que le gouvernement de Xi Jinping ait décidé d’éliminer aussi les élites ouïghoures. Un avant-goût en avait été donné avec l’arrestation en janvier 2014 d’Ilham Tohti, professeur d’économie, arrestation qui fit grand bruit ainsi que sa condamnation à perpétuité en 2018. « Ils veulent nous faire disparaître, » constate amer un Ouïghour installé en Europe.

Depuis la nomination de Chen Quanguo à la tête du Parti Communiste du Xinjiang en 2016, le calvaire des Ouïghours a pris des proportions sans précédents : mise en place de contrôles faisant appel à des dispositifs de surveillance sans équivalent dans le monde : tous les trois cents mètres tours de surveillance avec des soldats – 1400 wujingzhan rien qu’à Urumqi -, dispositifs de reconnaissance faciale partout, contrôles des téléphones, contrôles d’identités incessants, même à l’entrée des supermarchés, caméras, apposition sur chaque maison d’un code QR comportant toutes les informations relatives à la famille – les couteaux de la maison sont également équipés de ces codes QR -, irruptions dans les maisons à toute heure, etc., puis, il y a environ deux ans, lancement d’une vaste campagne de rééducation visant le peuple ouïghour : « Presque tous les Ouïghours de l’étranger qui rentrent en Chine pour les vacances sont arrêtés à Pékin et envoyés dans des centres de rééducation, » nous confiait un informateur. Depuis, ils n’osent plus revenir au pays voir leur famille. Las, le gouvernement leur a demandé d’envoyer leurs papiers, contrat de travail ou carte d’étudiant, photographie et adresse sous peine d’enfermement des proches en Chine. « Nous vivons la période la plus noire, la plus triste de notre histoire, déplore un Ouïghour qui a accepté de nous parler sous la condition de rester anonyme. Nous ne sommes plus que des souris de laboratoire pour le gouvernement chinois. » En 2016, le Xinjiang aurait recruté plus de 30 000 nouveaux policiers, dont 89 % destinés aux tours de surveillance (RFA).

Tashpolat Tiyip à Paris, durant la cérémonie de remise de son titre de docteur honoris causa à la Sorbonne en novembre 2008. Crédit EPHE

Les atteintes aux libertés des Ouïghours ne datent pas d’hier. Déjà en 2007 Rebiya Kadeer, parlait de génocide culturel pour dénoncer les exactions de Pékin à l’encontre de son peuple : « Nous vivons dans un immense camp de concentration à ciel ouvert, » clamait-elle lors d’un entretien qu’elle nous avait alors accordé à Genève. Mais aujourd’hui, le système liberticide mis en place a atteint de tels extrêmes que les médias du monde entier s’en sont émus et les publications alarmistes sur la situation au Xinjiang se multiplient. L’ONG Human Rights Watch (HRW) estime à plus d’un million le nombre d’Ouïghours internés dans des camps, soit un peu plus de 10 % de la population ouïghoure. Les Ouïghours eux-mêmes évoquent le chiffre de deux millions, parfois même trois. Un village de la région de Hotan, Yengisheher, a vu sa population diminuer de 40% : selon Radio Free Asia, presque tous les mâles adultes des 1 700 maisonnées ont été internés.

On sait peu de choses sur ce qui se passe dans les camps de rééducation. HRW a publié en septembre 2018 un rapport intitulé « Éradiquer les virus idéologiques – Campagne de répression de la Chine contre les musulmans du Xinjiang » avec les témoignages de cinq personnes ayant été enfermées dans des centres de détention ou des camps de rééducation. Selon le rapport, dans les centres de détention, les prisonniers sont interrogés pendant plusieurs jours, enchaînés sur une chaise, passés à tabac, ou suspendus au plafond afin de leur faire « avouer ». Les cellules sont surpeuplées avec 24 à 35 personnes pour douze mètres carrés.

Dans les camps de rééducation, les captifs ne sont pas autorisés à parler dans leur langue maternelle et sont soumis à une discipline militaire : levée du drapeau tous les matins et chants de louanges à la gloire de Xi Jinping et du Parti Communiste chinois. Avant les repas, ils doivent également féliciter le président et le parti. « On leur donne un petit pain et un bol de riz à manger, mais s’ils ne parlent pas suffisamment bien chinois, ils ne leur donnent rien. » Les prisonniers sont informés qu’ils ne seront pas libérés tant qu’ils ne parleront pas correctement le mandarin. Même les illettrés et les anciens…

Selon le même rapport, le crime commis par les détenus des camps d’éducation politique est d’avoir pratiqué l’islam ou d’avoir eu des relations avec des personnes vivant dans l’un des 26 pays figurant sur une liste – publiée par HRW – et qui sont des pays musulmans pour la plupart. Le fait d’avoir installé WhatsApp ou un VPN sur son téléphone est également une raison d’être interné.

Les détenus ne sont pas épargnés par les mauvais traitements : Il nous a été signalé que des gardes utilisaient des gants à haute tension pour frapper les récalcitrants. Le rapport d’HRW relate que, dans un camp au moins, toutes les femmes ont eu les cheveux coupés. Un Ouïghour qui n’avait pas été assez obéissant a été enfermé dans un dispositif métallique. Un autre a raconté à HRW qu’il avait été placé au fond d’une sorte de puits où il ne pouvait quasiment pas bouger et qu’on lui versait de l’eau dessus jusqu’à ce qu’il s’évanouisse, transi de froid. Ceux qui ne sont pas capables d’apprendre rapidement les chants patriotiques sont privés de nourriture pendant une semaine. La vie au camp est insupportable au point que nombreux sont ceux qui essaient de se suicider : deux sur les cinq personnes ayant donné leur témoignage à HRW ont attenté à leurs jours. En outre, HRW a relevé que quatre personnes étaient mortes dans des camps politiques à la suite de tortures ou faute d’avoir reçu les soins nécessaires à leur état de santé. HRW estime que le nombre de cas serait supérieur à quatre.

Coupés de leur famille, les Ouïghours de l’étranger vivent dans l’angoisse de ce qui arrive ou peut arriver à leurs proches : « On ne peut pas se téléphoner. Ni mail ni message ni rien. Mon père m’a appelé de Chine il y a un an et demi pour me dire de ne surtout plus l’appeler ni lui écrire. Cela le mettrait en danger. Je n’ai pas de nouvelles », déplore cet étudiant. D’autres ne sont pas assez méfiants et retournent au Xinjiang pour quelques semaines, comme cette mère de deux enfants, qui est partie fin 2016 en Chine pour quelques jours et que ses filles et son mari n’ont jamais revue. Tant de familles sont ainsi brisées. Cela ne concerne pas seulement les Ouïghours d’Europe. Environ trois cents maris pakistanais sont séparés de leurs épouses et enfants ouïghours pour les mêmes raisons ; une cinquantaine d’entre eux se sont rendus à Pékin pour faire pression sur leur ambassade (Reuters).

Maintenant que l’internement de masse des Ouïghours est avéré et que la nouvelle choque le monde, la Chine, qui a d’abord nié l’existence des camps, a dû changer de discours face aux preuves et à l’accumulation de témoignages : Pékin vient d’admettre les faits et tente maintenant de donner un cadre juridique aux camps, qu’elle a requalifiés de« centres de formation professionnelle » dont l’objet serait d’offrir des opportunités d’emploi aux Ouïghours.

Depuis le 1er octobre, fête nationale chinoise, Pékin aurait commencé à déplacer des prisonniers vers la Chine intérieure et des rumeurs circulent sur la construction de camps souterrains, invisibles depuis les satellites.

Pour lire l’article intégral en PDF : L’élite ouïghoure décapitée