Au Kirghizistan, j’ai vécu le plus extraordinaire des voyages dans le temps.
Suddenly, at the bend of a path…
In Kyrgyzstan, I experienced the most extraordinary time travel.

Copyright 2004 Sylvie Lasserre.
Mercredi 29 juillet 2015
Daesh vient de publier sa première vidéo de recrutement à l’attention des Kirghiz, proies de choix pour la secte fanatique.
En effet, le Kirghizistan reste un havre pour l’islamisme fondamental en Asie centrale alors que les pays voisins se sont mis à le combattre activement.
Lire mon reportage paru dans Asialyst, le nouveau média d’information sur l’Asie :
Le Kirghizistan, havre de l’islamisme fondamental en Asie centrale.
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Un après-midi à At Bashi…
Tiens mais c’est Janyl ! Que fait-elle là ?
Mon étonnement n’est pas feint : je viens de la quitter au village pour me rendre au bazar d’At Bashi et alors que j’arrive, je la vois marcher nonchalamment sur le bord de la route, courbée sous le poids du lourd seau d’eau qu’elle porte.
Janyl m’explique qu’elle se rend chez le coiffeur pour son brushing. Comme il n’y a pas l’eau courante au salon de coiffure, les clients sont chargés d’aller chercher l’eau du shampoing à la pompe, 500 mètres plus loin.
Dans les villages aujourd’hui au Kirghizistan, l’eau courante commence seulement à arriver dans certaines maisons. Les plus riches. C’est d’ailleurs tout un événement lorsqu’une famille « fait venir l’eau » chez elle.
Ce n’était pas le cas en 2004, la première fois que je me suis rendue dans le petit pays montagneux : aucune maison n’avait encore l’eau courante.
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Voir le portfolio : Noces kirghizes
See portfolio : Kyrgyz wedding
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Mardi 29 octobre 2013
Je viens d’assister à huit jours de noces dans les Tien Shan, au Kirghizistan.
Le premier jour nous sommes allés chercher la mariée dans son village, et à cette occasion les deux familles ont fait connaissance.
Après des adieux déchirants, retour le lendemain dans le village du marié, avec la mariée, qui est directement conduite dans la chambre nuptiale et installée derrière le « köshögö », un grand rideau tendu à cette occasion et derrière lequel elle passera deux jours, sans même avoir vu sa future maison.
Elle restera là, accompagnée de sa belle-soeur et de sa meilleure amie, recroquevillée, tandis que la noce va bon train dans la maison, – se succèdent invités et banquets. Tandis qu’elle est toujours derrière le voile, les femmes du village passeront tour à tour faire sa connaissance , chacune dépose en présent un foulard sur le haut du « köshögö ». Les hommes ne sont pas admis.
Au troisième jour, c’est la cérémonie des tresses, qui a lieu devant les femmes. Une femme désignée par la communauté comme étant la marraine, enduit les cheveux de la mariée de beurre avant de lui tresser les cheveux avec du coton puis de lui passer un foulard blanc sur la tête.
La mariée peut alors sortir de derrière le « köshögö ». Commence alors son rôle de « kelin », c’est-à-dire de belle-fille. Ici en Asie centrale, la « kelin » est au service de la belle-mère, sert les invités (sans prendre part aux réjouissances), fait le ménage, la vaisselle, etc. Cela dure jusqu’à ce qu’elle-même devienne belle-mère…
Au cinquième jour, les joueurs d’Ulak Tartych du village ont fait une partie en l’honneur des mariés avant de débouler au grand galop vers la maison des jeunes époux. Là, ils ont jeté sur le seuil la dépouille du chevreau ayant servi à la partie – c’est la coutume -, et en contre-partie ont reçu des beignets et friandises, ainsi qu’un peu d’argent, remis par le marié au capitaine de l’équipe.
Autrefois, la coutume était d’enlever sa future épouse. Il s’agissait d’enlèvements réels le plus souvent, non simulés. La jeune fille n’était pas prévenue, et dès lors qu’elle était enlevée par celui qui l’avait repérée, elle était mariée sur le champ. Mais en 2009, des abus ayant été commis, une loi a été promulguée, interdisant l’ « alakachu », c’est-à-dire l’enlèvement de la fiancé. Une loi efficace puisqu’aujourd’hui, plus aucun garçon ne se risque à l’enlèvement, qui est puni d’une forte amende et même de prison.
En 2004, j’avais effectué un reportage sur le sujet – reportage vendu à dix-huit magazines que je ne retrouve malheureusement pas en ligne – et dont j’ai tiré ces posts de blog :
Kirghizistan – L’enlèvement de l’épouse : Nurgul
Kirghizistan – L’enlèvement de l’épouse : Akulaï
Kirghizistan – Mariages : « Je l’ai enlevée à cheval. »
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Longtemps sans vous donner de nouvelles. Eh oui… Trois ans que je n’étais retournée en Asie centrale ! Je me suis mariée avec un Pachtoune et vis au Pakistan depuis trois ans. Enfin… je partage comme je le peux mon temps entre le Pakistan, la Turquie (où se trouve ma maison) et la France.
Mais enfin, au mois d’octobre, je suis retournée vers mes chères contrées ! D’abord au Kirghizistan à l’occasion du mariage du frère d’une amie, puis en Ouzbékistan.
Quel plaisir, mais aussi que de changements en trois ans, surtout dans les villes. Elles sont de plus en plus colonisées par les voitures. Les enfants sont connectés à Facebook en permanence. A Tashkent, les maisonnettes des quartiers tranquilles font lentement place à d’énormes édifices kitch, maisons individuelles de plus de mille mètres carrés, qui peu à peu grignotent la verdure de la ville et entament le charme si désuet de la ville. Les « new-Ouzbeks », comme les « new-Tadjiks », comme les « new-Kirghiz », aiment étaler leur richesse. Le communisme ne sera bientôt plus qu’un vague souvenir, que la nouvelle génération n’aura jamais connu.
L’économie de marché, qui fut si difficile aux débuts, juste après la chute de l’empire soviétique, commence à prendre ses marques. De nouveaux commerces, flambant neufs, ont remplacé les vieilles échoppes. Un peu partout l’on refait les routes. Peu à peu l’on se relève du choc de la fin de l’URSS.
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Lundi 26 août 2013
« Nous avons installé des check points autour de la zone concernée. Tous les mouvements d’humains et de bétail entrant et sortant de la zone affectée ont été stoppés. Il n’y a pas besoin de fermer les frontières avec les pays voisins, » déclarait ce matin Dinara Sagynbaeva, Ministre de la Santé.
Temirbek Isakunov, 15 ans, est mort le 22 août dans le village d’Ichke-Zhergez, province d’Issyk-Kul – un lieu hautement touristique – de la terrible maladie dont le nom fait encore frémir et qui avait décimé le tiers de la population en Europe au XIVe siècle. La peste, alors, avait atteint l’Europe via la Route de la Soie et , selon les historiens, depuis un foyer situé… autour du même lac Issyk-Kul !
Ce serait après avoir manipulé une marmotte pour en consommer la viande lors d’un barbecue familial que l’adolescent aurait contracté la maladie, probablement piqué par une puce de l’animal.
Une centaine de personnes ayant approché le jeune Temirbek Isakunov ont été placées en quarantaine et sont sous traitement antibiotique mais n’ont pas présenté de symptôme pour l’instant. 700 autres personnes de la région du lac Issyk-Kul présentant des symptômes ont été examinées.
L’adolescent a été incinéré et ses cendres enterrées. Le Kazakhstan vient de renforcer le contrôle à sa frontière avec le Kirghizistan.
Les autorités sanitaires du pays ont lancé une campagne d’étude et d’extermination des marmottes dans la région.
Selon le Centre de la Prévention et du Contrôle des Maladies (Center for Disease Control and Prevention) entre 1000 et 2000 cas sont rapportés chaque année dans le monde. Un cas mortel de peste bubonique avait été enregistré au Kirghizistan en 1981, lequel n’avait pas été suivi d’épidémie.
Au Kazakhstan, mardi, 113 000 personnes auraient été vaccinées de manière préventive près de la zone affectée, tandis qu’au Kirghizistan, 4 personnes présentant des symptômes douteux étaient hospitalisées.
1er septembre : selon le Ministère de la santé du Lirghizistan, le village d’Ichke-Zhergez restera en quarantaine jusqu’au 4 septembre –
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